
Élie Buzyn dans son récit autobiographique J’avais 15 ans, vivre, survivre, revivre écrit en avant-propos : « je veux insister sur le fait que le Mal étant difficile à éradiquer de l’espèce humaine, nous devons rester vigilants à ce que les régimes totalitaires fondés sur l’exclusion, quelle qu’elle soit, ne se reproduisent plus. Oublier le passé revient à encourager sa répétition dans l’avenir. C’est le sens primordial que je souhaite inspirer à mes lecteurs.
Je les remercie à l’avance pour leur implication à transmettre ce message aux générations qui leur succéderont. »

Simone Lagrange, elle aussi, nous exhorte à la fin de son récit, Coupable d’être née, adolescente à Auschwitz : « Faites, je vous prie, tout ce que vous pouvez pour que plus personne n’est à revivre ce drame insensé, pour qu’il n’y ait : PLUS JAMAIS D’AUSCHWITZ. »
Primo Levi insiste dans son essai, Les naufragés et les rescapés, sur cette nécessité de parler de l’univers concentrationnaire et de la barbarie nazie : « Il n’est ni facile ni agréable de sonder cet abîme de noirceur, et je pense cependant qu’on doit le faire, car ce qu’il a été possible de commettre hier pourra être tenté à nouveau demain, pourra nous concerner nous-mêmes ou nos enfants. »

Transmettre leur message m’est apparu comme un véritable devoir. D’où l’idée de ce blog qui relayera leurs paroles et leurs écrits, qui reviendra aussi sur l’histoire du génocide des Juifs d’Europe, la Shoah, sur l’histoire du complexe concentrationnaire d’Auschwitz, et sur les responsables des massacres génocidaires. Mais aussi, l’idée d’écrire un récit se déroulant à Auschwitz, à la première personne et au présent, s’est imposée à moi.

Pourquoi écrire un roman sur Auschwitz ? Principalement pour trois raisons. D’abord parce qu’hélas il n’y a presque plus de témoins directs pour raconter leur histoire. Ils en sont conscients et à l’instar de Simone Lagrange, d’Elie Buzyn, de Primo Lévi, de Raphaël Esrail et bien d’autres, ils nous demandent de reprendre le flambeau. Ensuite un essai ou une suite d’articles n’ont pas la même force émotionnelle qu’un récit. De plus, paradoxalement, avec tous les travaux réalisés en histoire, avec tout ce que l’on sait maintenant, un auteur peut connaître davantage de choses que les Häftlings d’Auschwitz. Un auteur peut mettre en scène des situations qu’un détenu ne pouvait pas connaître avec une exactitude avérée. Au fil de mes lectures, j’ai remarqué que même les meilleurs témoignages recelaient parfois des zones de flou ou d’erreurs sur tel événement, sur telle personne présente ou incriminée, par exemple. Enfin, dans la lignée de David Rousset avec Les jours de notre mort, il revient à la littérature de montrer ce que fut la Shoah – la destruction des Juifs d’Europe – et l’univers concentrationnaire.
Ce roman que j’ai intitulé Les cendres d’Auschwitz m’a demandé près de deux ans de recherches et d’écriture. J’en proposerai des extraits sur ce blog avant sa publication.
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